Le Covid qu’on savait très dérangeant semble s’installer pour longtemps dans notre paysage. Et il oblige à se poser des questions de fond. Très vite en effet nos gouvernants ont décidé ce qui était « essentiel » et ce qui ne l’était pas. Ils ont ainsi décidé ce qui pouvait continuer à fonctionner et ce qui, n’étant pas essentiel (on n’osait dire « qui ne servait à rien » mais l’idée n’était pas très loin), devait s’interrompre. Tout ce qui est alimentaire (et, bizarrement, le bricolage) était autorisé ; tout le reste interdit. En particulier tout ce qui donne sens à la vie : sport, culture, rencontres… Or notre expérience, à Un Ballon pour l’Insertion, est qu’assurer la seule couverture des besoins primaires ne sert à rien. Dans les Ephad, on appelle cela le syndrome de glissement : sans raison de vivre, on se laisse couler. Et, de fait, durant le 1er confinement, les morts par glissement, non comptabilisées, ont pourtant été nombreuses. De même, à la rue, faute d’être reconnu par d’autres d’abord, par soi ensuite, on se laisse glisser, dériver et finalement sombrer. L’action d’Un Ballon pour l’Insertion est un magnifique moyen de redonner confiance en soi et, du coup, envie à nouveau de vivre, pas juste de survivre ! Le 2ème confinement a déjà tiré quelques leçons du 1er. Celle-ci, le caractère essentiel de ce qui ne semble pas l’être, reste encore à découvrir. Puissions-nous ne pas attendre le 3ème confinement pour le réaliser et en tirer toutes les conséquences !

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En 2020, nous avons réussi à maintenir 6 séjours et 59 personnes en situation de précarité nous ont accompagnés à Houlgate : dans cette période difficile et angoissante, c’était particulièrement bienvenu pour se redonner courage et rompre la solitude.

Nicolas CLEMENT – Président